Tristesse et déception dans le monde bouliste, après l’annonce du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques. Mais pas de quoi, pour autant, hypothéquer l’avenir de la pétanque.
J.O., la fin d’un rêve
Nous ne serons pas aux J.O. en 2024. Depuis deux jours, la nouvelle s’étale dans la presse, court sur le Net et les écrans télé. Au fil de nos forums ou des réseaux sociaux, les passionnés de pétanque, de sport boules ou de raffa volo partagent leur amertume et leur déception. Le comité d’organisation des Jeux leur a préféré le surf, l’escalade, le skate et le breakdance.
Après des années de lobbying, de soutiens venus de toute la société et de médiatisation de la candidature, le rêve avait fini par prendre forme, grandir et faire oublier certaines réalités. Aujourd’hui, la tristesse est à la mesure de l’espoir qu’il avait fait naître.
Mais au fond, est-ce si étonnant ? Participer à un événement qui ambitionne de réunir, tous les quatre ans, la jeunesse du monde entier était, pour des disciplines qui voient après après année la moyenne d’âge de leurs pratiquants augmenter, une gageure. Et espérer voir les joueurs de pétanque autorisés à pénétrer dans un monde sportif obsédé par la silhouette athlétique et la puissance musculaire constituait, on ne peut le nier, un horizon difficile à atteindre.
D’autre part, il se peut qu’au delà de la condescendance du monde athlétique, la pétanque (qui derrière Claude Azéma, emmenait le projet de candidature) paye quelques manquements qui lui sont propres. Avec la désastreuse affaire tahitienne et de récents championnats du monde manquant quelque peu d’envergure populaire et médiatique, la F.I.P.J.P. a peiné, ces dernières années, à convaincre de son professionnalisme. Sur le plan national, et malgré une reconnaissance ministérielle intervenue il y a déjà quinze ans, la plupart des clubs français ont du mal à se structurer de façon véritablement sportive. Pas de quoi, dans ces conditions, propulser une candidature pourtant menée avec sérieux et conviction.
Nous ne serons donc pas au J.O. de 2024. Mais au fond, est-ce si grave ? Le golf, absent du programme olympique entre 1904 et 2016, n’en a pas moins été considéré, tout au long du XXème siècle, comme l’un des sports les plus enviables. Le base-ball, absent des Jeux pendant quatre-vingt ans, n’en a pas moins rempli d’immenses stades durant tout ce temps.
Notre sport, débarrassé de l’obsession de la candidature, va pouvoir redevenir lui-même. Le tir de précision va retrouver sa juste place, en marge du vrai jeu, et les audiences TV, déjà excellentes, vont encore monter. On peut donc parier que la pétanque, pour peu qu’elle fasse les bons choix et retire enfin cette boule qu’elle tient devant son œil droit, regarde à présent son avenir en face et s’aperçoive qu’il contient toujours, caution olympique ou pas, quelques belles promesses.